Mobilisation contre les coupes budgétaires du Pacte de la haie
Pacte en faveur de la haie : la loi de finances 2025 ne doit pas reculer
sur l’ambition de sauver les haies
L’Afac-Agroforesteries fait part de sa profonde inquiétude concernant la baisse budgétaire
prévue dans le Projet de Loi de Finances 2025 pour le Pacte en faveur de la haie, dont le
budget serait réduit de plus de 72% (30 millions d’euros pour 2025 contre 110 millions
d’euros pour 2024).
Depuis 2022, la haie a pourtant été identifiée par les pouvoirs politiques comme un levier
essentiel de la Planification écologique, du fait des multiples services qui lui sont associés
(stockage carbone, bois énergie, agronomie, adaptation au changement climatique,
biodiversité…).
Au regard de tous ces enjeux, le Pacte en faveur de la haie a fixé un objectif de gain net de
50 000 kilomètres de haies d’ici 2030 et défini une trajectoire chiffrée claire et ambitieuse
pour notre pays, requérant un soutien financier durable, sur plusieurs années.
Actant une rupture historique avec les politiques du « tout plantation » qui ne
fonctionnent pas, les trois Appels à projet lancés en 2024 dans le cadre du Pacte
permettent d’agir en prenant en compte la globalité des interventions nécessaires pour
sauver les haies :
- production de graines et plants, dans le cadre d’un AAP national commun avec les
pépinières forestières, - accompagnement à la plantation et à la gestion durable,
- investissement à la plantation,
- animation et l’investissement pour les filières de valorisation de la biomasse issue
des haies.
Depuis 18 mois, tous les acteurs de l’arbre et la haie ont déployé des efforts considérables
pour engager ce changement d’échelle.
Grâce à leur mobilisation et à celle des services de l’État, ces appels à projets ont rencontré
un très grand un succès : au niveau national la totalité de l’enveloppe a été consommés.
Les résultats sont donc aujourd’hui indéniables : ces mesures financières répondent aux
besoins du terrain et une dynamique s’est enclenchée qui permettrait d’enfin enrayer la
disparition des haies, et de respecter nos engagements climats et biodiversité, tout en
aidant l’agriculture et les territoires à faire face aux dérèglements climatiques.
Un recul de l’engagement de l’État qui prive le monde agricole d’un
outil d’adaptation et de résilience face aux aléas climatiques
Dans ce contexte, une telle baisse de crédits, alors même que les premiers travaux des
Appels à projet vont démarrer dans les prochaines semaines sur le terrain serait
absolument désastreux et en totale contradiction avec la clarté et constance de trajectoire
que réclame la Planification écologique.
Cette baisse de crédit est par ailleurs incohérente : alors que le budget proposé par le
Gouvernement affiche une ambition de stockage carbone accrue et prévoit une
augmentation de l’enveloppe pour la gestion des aléas en agriculture, la baisse des crédits
en faveur des haies reviendrait à priver les agriculteurs du rôle très important
d’adaptation aux aléas climatiques (inondations, sècheresse…) que jouent les haies, ainsi
que d’un puit de stockage carbone pour notre politique climatique.
Cela revient à diminuer les moyens d’accompagnement des agriculteurs qui étaient
volontaires pour s’engager via la plantation de haies, dans des pratiques de stockage
carbone et d’adaptation au dérèglement climatique.
Les conséquences seraient d’autant plus dramatiques que le Pacte en faveur de la haie est
venu se substituer à des dispositifs de soutiens publics à la haie portés par des collectivités,
dans plusieurs régions.
L’Afac-Agroforesteries appelle donc le Gouvernement et les Parlementaires à revenir sur
ce projet de baisse budgétaire et à respecter les engagements pris avec le Pacte en faveur
de la haie.
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